République Tchèque
13 au 24 juin 2012
Lanzhot - Décin
Si le christ s’est arrêté à Eboli, à Hrusovany nad
Jevsovkou, le temps l’a imité. Les voyageurs l’ont bien compris et mettent à
profit cette aubaine pour ne plus jamais le perdre. Seule s’écoule la Jevisovka
dans laquelle pèche Abel Contrario, voyageur retraité, conteur kilométrique, éternel
émigré qui a planté ses gaules sur le bord d’une rivière et contre trois
ablettes écoute ton histoire qui viendra engrosser le flot de son imaginaire. Il
t’offre en plus gratis le récit du précédent passant et la mission active de le
faire voyager, c’est passe à ton voisin d’une certaine façon. Respirer ici est
devenu vital tant le souffle est coupé par la beauté des lieux et c’est là
solitaire qu’Abel vit sa belle vie, entouré de chevaux. La nature par ici, c’est
Vénus callipyge mâtinée d’Aphrodite se vautrant dans les bois et les champs de
pavots, il en est l’homme orchestre, paroles et puis musique et bla bla bla bla
bla, alléluia brother! En guise d’au revoir nous dit que nous serons bientôt
des souvenirs lointains, c’est la géographie, puis de lointains souvenirs, ça
deviendra l’histoire, cerise sur le gâteau nous cite notre pote Paul: «Voyager,
c’est être infidèle. Soyez le sans remord; oubliez vos amis avec des inconnus!».
Et plus loin voici Prague, facile à dénicher et
vraiment très aimable. Visite éclair chez Franz qui a beaucoup changé et puis
aussi à Jan qui nous rappelle que les printemps en 1969 ou bien plus tard, commencent
souvent de la même façon, Petr, Eva, Krystof, des hôtes à la hauteur qui ont
le goût des autres et nous emmènent là où on ne va jamais. Au milieu coule la
Vltava et l’on devine déjà que c’est une route possible vers le nord, l’Elbe à
Melnik nous attendrait dit on et nos envies précèdent bien souvent le voyage. Dialoguer à vélo est parfois périlleux et le souffle éolien arrive à nous brouiller l'écoute mais quand le vent s'annule ça peut donner ceci: "J'aimerai mourir bilingue, est ce que tu peux m'aider ? T'aider à mourir ? Non à devenir bilingue! ... ... Tu feras une belle centenaire!"
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