samedi 4 août 2012

France


France

18 au 28 Juillet 2012


Jeumont -  Saint Jean des Mauvrets

Sur la magic map Evropa au un quatre millionième, achetée en Serbie au milieu du parcours afin de mieux situer où nous étions, un cordon stabilo jaune comme une trace d’escargot, notre animal totem, déroule à peine ses dix mille et sept cents kilomètres dans quatorze pays, le long de cinq mers (es tu contente de revoir la tienne ? ) et quantité de fleuves, rivières, canaux, ruisseaux et flaques, mille et un ponts passés, un million de villages, hameaux, villes, lieux-dits et campagnes traversés, vus, humés, entendus et ces milliers d’êtres humains croisés, salués, invités, partagés, mimés, parlés, laissés, souvent plus, car affinité, tout cela a construit notre voyage, imprimé nos rétines, rempli nos mémoires pour longtemps et ce matin voulant boucler la boucle… perdu le stabilo jaune pour achever l’ouvrage, j’en suis encore tout déstabilosé ! 



La partie manquante et descendante c’est L'Avesnois au nord de la France et  pour une fois sans carte, à l’aide de la boussole, passé Marly Gomont où vraiment tout est calme, Bourg et Comin, on se le demande, que nous cédons à l’appel de la route champenoise jusqu’au hameau de Chézy où les artisans de la bulle épanchent votre soif à coup de millésime et vous invitent à planter votre tente, là sur la pente. La Seine nous surprend dans un de ses méandres à la Celle du même nom et nous accompagnant sur presque huit cent mètres nous abandonne au Loing tout près, enchanté de notre visite qui derechef cède la place au canal beaucoup plus praticable, discret et sauvage pour bien longtemps encore. Alors c’est Nemours et Souppes sur le Loing, Nargis et Cépoy, tout au bout on arrive à Châlette, jonction du canal de Briare et de celui d’Orléans que nous empruntons à crédit sur ses quatre-vingt cinq kilomètres et c’est l’enchantement, à dire vrai un désert et c’est ça qui nous plaît. L’accès aux villages qui le jalonnent est facile mais la plupart d’entre eux sont atteint de campcarite roulante aigüe, véritable pollution visuelle au cœur de ces derniers dont elle aspire les énergies avant d’y laisser ses déjections et d’aller vampiriser toujours un peu plus loin et toujours un peu plus. 






Vingt sept écluses après c’est enfin à Combleux l’excitation de retrouver la Loire qui n’en fait toujours qu’à sa tête, nous montre ses bancs que nous aimons tant et ses bateaux amants, toues et gabarres. Suivre le mur digue jusqu’à Orléans, couronné de soleil, Meung et Beaugency devenu parc d’attraction sur ses propres quais, se poser à Muides, passer Blois et puis à Chaumont retrouver la fillotte qui nous a bien manquée, venue finir avec nous le bout de la route, pause à Rigny Ussé, où c’est Rigny ? Ben ! ici. Le vent se lève après le coude de Montsoreau, Saumur et puis Saint Hilaire où tout s’accélère, à Gennes c’est du plaisir de deviner au loin le pont d’Saint Mathurin que nous avions laissé le 11 février et retrouver dessous Baptiste, Martin et Rafaelle venus fêter notre arrivée, avec un fromage et la bouteille de rosé rêvée… et ainsi clamer haut le dicton ligérien : t’as beau quitter Saint Mathurin, un beau jour t’y reviens ! C’est soleil aujourd’hui !












Coté technique : 2 rustines autocollantes (don d’Antonin B.), 2 chaînes et un peu d’huile, 1 câble de dérailleur (changé la veille de l’arrivée). Coté lecture : Cartes à plusieurs échelles," Croate, guide de conversation" Ed. Blitzer, "Debout les morts" de F. Vargas et Twenty years, two people, one day de D. Nicholls. Coté musique: radios locales et Sakuteiki d’Arve Henriksen. Coté santé : 1 efferalgan 500mg et un peu de crème solaire indice 30. Coté chansons chantées ou sifflées en roulant : La balade des gens qui sont nés quelque part de G. Brassens, Singing in the rain de Nacio Herb Brown, Istanbul-Angers ( Istanbul-Angers, encore du pain sur la planche avec ma mie on s’en refait une petite tranche… etc.) paroles de Jean Frèdotre, Marly Gomont de Kamini, Le régiment de Sambre et Meuse de Planquette et Cezano car les airs militaires nous font chier et c’est parfois pratique. Fin