BELGIQUE
15 au 18 juillet 2012
Eynaten - Lequerlinnes
Eynaten, capitale des effluves oléagineuses,
saturées à la fécule de pomme de terre nous accueille comme une mère, chez
l’Arsène la frite est plus longue qu’une journée de solstice et bien plus craquante
que la petite Fanette. Elle nous indique la route à suivre pour aller jusqu’à Liège
et afin d’éviter les bouchons nous sussure : suivez Ravel* ! … c’est son beau héros à elle !
La Meuse est là, ravie de nous accueillir sur son
chemin de halage et n’en fait guère plus que les péniches qui la naviguent et
ho combien, il y en a ici. Les maisons sont de brique, ne sont pas à
vendre mais à acheter, forment des villages aux noms dadaïstes, Rotheux et
Godinne, Belgrade et Verlaine, pas beaucoup plus loin les pompes funèbres nous
promettent des « funérailles complètes et de la crémation partout » alors
on trace direction Bas-Oha, dernier lieu pour les voyageurs humides où l’on
nous met à sécher dans l’emplacement de passage, largesse du patron qui lui
aussi jadis connu la petite reine et ne l’a pas
reniée. Et on a voulu voir Namur et on a vu Namur qui laisse tomber la
Meuse et lui préfère la Sambre, comme toujours… Dans ses méandres ils sont
nombreux à matin, à taquiner le sandre et la chopine, en retrait la patronne s’escrime
à la dentelle aux fuseaux en attendant midi, pas Godot. Un défilé de kiosques
qui osent encore jouer pour deux ou trois sourds muets, un air un peu ringard, Sambre et Meuse, nous
imposent des pauses, bravo ! Charleroi, on s’y perd dans la zone, sur ses
quais l’acier grince, laminé, bobiné chargé et ça dure très longtemps, il est
tard, les quais sont en feu, le soleil se couche… Déjà là-bas un clair de lune
se lève, au loin on aperçoit Maubeuge.
*Contraction randonnée à vélo